
Il y a un peu plus de deux ans, je me retrouvais à un tournant de ma vie. J’étais en deuxième année de DUT et je devais choisir mon orientation pour la rentrée en Bachelor 3. C’était en mars-avril, et après être allée au salon de l’étudiant, plusieurs écoles m’intéressaient. Parmi elles, une école a particulièrement retenu mon attention, spécialisée en management du sport.
Je me suis dit : pourquoi pas ? C’était le parfait mélange entre mes deux passions : l’événementiel et le sport. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre de postuler.
Cependant, J’avais également postulé dans d’autres établissements, et j’avais été acceptée dans plusieurs.
Dans tous les cas, il fallait que je trouve une alternance. Mais, pour l’école de management du sport, il y avait une contrainte supplémentaire : l’alternance devait absolument être dans le domaine sportif.
Le temps avançait, et rapidement, j’ai dû faire un choix décisif. Je devais régler les frais de la deuxième école, mais au fond de moi, je savais ce que je voulais vraiment, c’était intégrer cette école de sport. Malgré les réticences de mes parents sur ce secteur, je leur ai expliqué que c’était là que je me voyais évoluer. Finalement, après quelques discussions, ils ont accepté de me soutenir. J’ai donc concentré toutes mes recherches d’alternance exclusivement dans le domaine du sport.

Les semaines passaient, et je ne trouvais toujours rien. Les contacts, les réseaux… Rien n’aboutissait.
Nous étions déjà fin juin, et toujours pas d’alternance à Lille. J’ai alors ressenti ce besoin de voir autre chose, de vivre une nouvelle expérience ailleurs.
Pourquoi ne pas tenter ma chance dans une autre ville ?
J’ai alors élargi mes recherches à Toulouse et décroché un entretien. Mais à ce moment-là, je n’étais pas convaincue, ni par le poste, ni par l’idée de quitter Lille. Alors, j’ai attendu.
Le temps filait et fin août approchait, toujours pas de solution en vue… Jusqu’à ce fameux dimanche, lors du rebond d’un mariage. Je me souviens, c’était un moment calme, et j’ai décidé de reprendre mes recherches d’alternance. Une connaissance, en me voyant scroller des offres, m’a suggéré d’essayer sur Nice.
Pourquoi pas, me suis-je dit ?
J’ai postulé immédiatement. Le lendemain, l’école m’a appelée pour m’informer qu’ils avaient encore des offres d’alternance disponibles. Sans perdre une seconde, j’ai envoyé mon CV aux entreprises intéressantes. Et le jour suivant, une surprise : une invitation pour un entretien en visio avec le président d’un club de football local. L’entretien était prévu pour le vendredi après-midi, et comme j’avais un festival prévu plus tard ce jour-là, j’ai demandé à avancer un peu l’horaire.
Le vendredi est arrivé, et je me retrouvais en visio, sur le balcon d’un appartement au Touquet, pendant que tout le monde faisait la sieste. L’entretien s’est super bien passé : le courant est passé, les missions semblaient passionnantes. Le week-end s’est poursuivi avec le festival, mais dans un coin de ma tête, je repensais à cet entretien. Puis, le lundi en fin d’après-midi, coup de fil, c’était le président du club : “si je suis d’accord, je peux commencer dès jeudi là !”
Je suis sous le choc. Je me demande : est-ce que je suis vraiment prise ? Il me parle même d’un appartement disponible, mais la ligne coupe sans arrêt. Alors entre chaque coupure, je courais vers mes parents pour leur dire : “Je suis prise !” “Il y a un appartement avec une piscine et une place de parking pour tel prix !” Mon père me dit : “On ne l’a pas encore vu, mais pour le prix, on ne trouvera pas mieux. On prend !”. En tout cas, cet appel était super drôle !

Malgré tout, je demande des photos de l’appartement. Il me répond qu’il va me transmettre les coordonnées du propriétaire pour me les envoyer. Une fois l’appel terminé, je n’arrivais toujours pas à y croire. J’essaie direct de joindre l’école, mais sans succès… Le lendemain matin, le mardi 30 aout, l’école me confirme officiellement : c’est bon, je suis acceptée ! Sans perdre une seconde, je cours dans la chambre de mes parents, surexcitée : « J’ai quelque chose à vous dire… Je suis prise ! Et on a deux jours pour préparer mes affaires ! ».
Le départ est fixé pour le mercredi soir, arrivée à Nice le jeudi matin. Tout s’accélère. Je n’ai même pas le temps de réaliser ce qu’il se passe, mais j’adore cette effervescence. Je n’ai pas encore annoncé la nouvelle à mes amis ou à la famille, que je suis déjà en train de faire mes valises. Entre deux sacs, j’essaye d’appeler tout le monde pour les tenir au courant : c’est l’aventure totale ! Entre temps, je reçois des photos de l’appartement, il est incroyable pour moi. En plus, j’aurai les clés directement donc tout était PARFAIT.
Je me dis qu’après toutes les galères, le destin me donne un coup de pouce. D’un coup, tout se met en place : alternance et appartement, les portes s’ouvrent enfin. Je suis surexcitée !
Je commence à remplir mes valises de vêtements. Je fais des sacs de rangement avec des capsules à lave-linge, des produits de toilette, shampoing, des torchons… Mes parents sont le genre de personnes à acheter en promo 50 fois le même produit. J’en ai profité, je vous le dis. Bon je galère avec mes vêtements🤣. Je ne sais plus où donner de la tête entre tous les sacs de chaussures, sacs de manteaux, mes pantalons, mes robes, mes pulls…

Mercredi soir, je décide d’organiser une petite soirée de départ. Je n’en reviens toujours pas de ce que je suis en train de faire. Arrivée le mercredi soir, je vais boire un verre avec mes copains. Pendant la soirée, le président m’appelle pour m’informer qu’ils allaient faire quelques travaux dans l’appartement avant que je puisse y emménager. Légère déception sur le coup, mais rien de grave. J’appelle mes parents, et surprise : ils me rappellent qu’un ami nous avait laissé les clés de sa maison de vacances à Nice. On ne pensait même pas s’en servir, mais ça tombait à pic pour me dépanner ! Elle m’a bien dépannée pendant deux semaines.
Après les adieux et quelques photos souvenirs avec mes amis, il est temps de partir. Je rejoins mes parents à la maison, on charge les voitures, et nous voilà sur la route.
Vous voulez que je vous raconte le trajet ? Franchement, c’était l’une des pires routes de ma vie ahah ! Entre ma mère qui stressait à chaque camion, mon père qui voulait aller vite, et le fait que c’était ma première longue distance en voiture, de nuit, avec deux voitures à gérer à trois… c’était un vrai défi !
Nous sommes finalement arrivés jeudi vers 12h45. Après une sieste bien méritée, nous sommes allés visiter l’appartement à 16h00. Ensuite, nous avons fait les premières grosses courses et on a terminé la journée par un Macdo. Mes parents sont restés trois jours, avant de repartir le samedi soir
Dès le début, je n’avais pas une minute pour réfléchir. Mes journées commençaient à 11h et se terminaient à 19h. Une fois rentrée, je me douchais, préparais à manger, appelais mes parents, discutais avec mes amis, et faisais les tâches ménagères. À la fin, il était déjà tard. Les jours défilaient sans que je m’en rende compte.
Et voilà, l’aventure commençait officiellement ! J’étais seule. Je dois avouer que le samedi soir, je ne savais pas trop quoi faire. Je réalisais peu à peu ce que je venais de vivre. Je me suis finalement installée dans mon lit et j’ai lancé une série. Le lendemain, je suis allée voir un match de foot au club pour faire connaissance. Le vrai départ, c’était le lundi matin.
Tout s’est enchaîné très vite. Deux semaines plus tard, j’ai emménagé dans mon appartement.

Puis, les cours ont commencé, et j’ai rapidement pris mes marques dans cette nouvelle ville. Entre le travail, l’école, les cours, et les sorties, mes journées étaient bien remplies. J’ai aussi décidé de m’investir sérieusement dans le sport. Je me suis inscrit dans une salle de sport près de chez moi et, progressivement, c’est devenu une vraie passion. J’y allais 3 fois par semaine, non seulement pour entretenir ma forme physique mais aussi pour évacuer le stress. Je me suis vraiment engagée à fond, à tel point que je voyais des progrès rapides et ça m’a donné un vrai boost de confiance en moi. J’avais une alimentation super saine, équilibrée, et ça se ressentait dans mon énergie au quotidien.


C’était aussi la première fois que je devais gérer un appartement seul, ce qui n’était pas toujours facile. Entre les tâches ménagères, les courses et toutes les petites responsabilités d’adulte, j’ai appris à être autonome. Mais c’était gratifiant de savoir que je pouvais me débrouiller par moi-même, et ça m’a permis de grandir, d’acquérir de nouvelles compétences et d’organiser mon quotidien.
Ce qui m’a également beaucoup aidé à traverser cette année, c’étaient les visites de ma famille. Ils sont venus me voir chacun leur tour, ce qui me permettait de maintenir un lien avec eux, tout en vivant pleinement mon expérience à Nice. Chaque visite était une occasion de leur faire découvrir cette nouvelle ville et c’était toujours un vrai plaisir de partager ces moments avec eux.



C’est vrai qu’à la fin, avec la recherche d’alternance et le manque de mes proches, ça devenait un peu plus difficile. Mais dans l’ensemble, j’ai vraiment aimé ma vie là-bas. Le temps est passé tellement vite que j’en suis presque nostalgique.
Tout ça pour vous dire : ne réfléchissez pas trop, et suivez vos envies. Parfois, on se freine par peur de l’inconnu ou de l’échec, mais c’est souvent en prenant des risques qu’on grandit le plus. Personnellement, je suis tellement fière d’avoir sauté le pas et passé une année dans le sud, toute seule. J’ai vécu loin de ma famille et de mes amis, obtenu mon premier appartement à 21 ans, et décroché ma première alternance, qui était aussi mon premier vrai emploi.
Ce n’était pas facile tous les jours, mais c’est justement dans ces moments-là que j’ai le plus appris sur moi-même. J’ai prouvé que je pouvais me débrouiller seule, gérer un emploi, des études et toutes les responsabilités qui viennent avec. Et vous savez quoi ? J’ai réussi. Et j’en suis fière.
Il y aura toujours des défis, des moments où l’on doute. Pour moi, ça s’est compliqué vers la fin de l’année, mais pendant les huit/neuf premiers mois, tout s’est passé à merveille. Cette expérience m’a transformée et, malgré les difficultés, je n’ai aucun regret.
Alors, lancez-vous !
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